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254 DE LA VILLE DE VIENNE. ressuscitez votre héros, par vous il vivra autant que le monde et vous aussi, sans doute. Vous n'y allez pas de main-morte. Vous auriez dû léguer un peu de votre enthousiasme à votre confrère Mermet, qui, s'il ne pratique pas l'admiration d'une manière aussi absolue, se garderait bien d'écrire des phrases curieuses comme celle-ci, qui est de votre crû : « La prise du fort Barraux , par une merveille digne de sa valeur, a fait d'une nuit obscure un des plus beaux jours de sa vie. » Plaisanterie à part, Mermet aurait pu examiner le rôle de Lesdiguières dans les guerres de religion , nous en dire quel- ques mots , personne ne s'en serait plaint, je répète môme ce que j'ai dit, comme Dauphinois, c'était un devoir ; il.eût été dans son sujet. II en est de môme pour le baron des Adrets, qui a trouvé dans Guy-Allard un écrivain dont la lâche complaisance est allée jusqu'à lui donner le nom d'homme illustre et de héros. Notre honnête compatriote n'a pas à se reprocher cette honte ; il parle assez longuement de François de Beaumont, baron des Adrets ; mais je ne me serais pas contenté de dire qu'il mourut à la Frette, également méprisé des protestants et des catholiques, j'aurais, comme originaire d'une province qui avait beaucoup souffert par lui, jeté un rapide coup- d'œil sur la vie de ce bandit, de ce Mandrin blasonné, dont la férocité est encore l'horreur et l'effroi de nos contrées ; j'aurais montré tel qu'il était cet homme sans foi ni loi, changeant de religion comme d'épée, pillant avec les protes- tants les églises, et violant les couvents pour recommencer plus tard, contre ses coreligionnaires, des infamies aussi atroces au nom du catholicisme qu'il déshonorait. Le baron des Adrets doit être cloué au pilori de toutes les histoires du Dauphiné. Le récit de leurs forfaits est le seul éloge qui soit dû à de pareils scélérats. Enfin, nous arrivons à la dernière époque de l'histoire de