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                          BIBL10GKAPHIE.                         225
tutions romaines, dont l'Église chercha toujours à maintenir la
tradition. Il fait voir que la fameuse maxime : Spoliatus ante
omnia restituendus ne fut jamais entendue et appliquée que
comme une exception, et en ce sens seulement que le spolié
était dispensé de répondre avant d'avoir été rétabli dans la pos-
session qui lui avait été enlevée par violence.
    Cette exception de spoliation fut restreinte , en 1274, au Con-
cile de Lyon , et disparut peu à peu en France , à raison des
entraves qu'elle jetait dans les actions les mieux fondées.
    M. de Parieu nous fait voir enfin le mot de réintégrande
transporté de la procédure du droit canonique dans les Cours
séculières, et ne désignant, dans la réalité, que la continuation
de l'unde vi, transformé suivant l'esprit du droit moderne.
    Dans notre pensée, M. de Parieu ne nous parait pas avoir
suffisamment peut-être déterminé la part d'influence qui revient
soit aux clercs, soit même au droit canonique sur l'établissement
 du principe de la possession annale.
    L'on sait que , sous Philippe-Auguste , les clercs furent in-
troduits dans les tribunaux où ils n'eurent d'abord que voix
consultative, mais dont ils devinrent bientôt, en dehors des
grandes circonstances, véritablement les seuls juges ordinaires ;
l'on sait aussi combien s'étendit la compétence des clercs qui
connurent, au XIe, au XIIe et même au XIIIe siècle, de toutes les
causes qui concernaient les Croisés.
    Sans doute, le pouvoir judiciaire des clercs fut souvent et
vivement disputé. Quoiqu'il en soit, dès qu'ils commencèrent à
 entrer dans l'action judiciaire, on sentit bientôt le souffle de la
 science pénétrer dans la société , et y porter ses salutaires effets.
 A partir de ce moment, sous l'influence de la justice, l'ordre
commença à régner et le progrès à poindre.
    M. de Parieu, au surplus, sans se laisser dominer par la
 pensée qu'il poursuit, que la possession annale a son origine
 dans les institutions germaniques , repousse , sans hésitation ,
 l'opinion de Klimrath soutenant que la saisine de notre droit
 coutumier n'était que la reproduction exacte de la Gewère ger-
 manique.— De même, M. de Parieu combat aussi M. Mitter-
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