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                     DU PHENOMENE

  DES TABLES TOURNANTES,
             RÉPONSE A LA THÉORIE DE M. BABINET,


                             DE L'iNSTITtiT.




    Dans la pensée éminemment philosophique d'écarter toute idée
 d'intervention surnaturelle dans la production d'un phénomène
que les notions physiologiques et mécaniques les plus vulgaires suf-
fisent à expliquer, M. Babinet vient de faire paraître dans la Revue
des deux Mondes un article intitulé : Des Tables tournantes au
point de vue de la physiologie et de la mécanique.
   D'autres esprits de premier ordre ont entrepris avant lui la
même tâche avec plus ou moins de bonheur. Tant que le phéno-
mène s'est borné à se manifester par le simple déplacement de
tables ou de chapeaux, cédant à l'impulsion concordante de plu-
sieurs expérimentateurs , ce phénomène , quoique fort singulier,
n'était pas absolument incompréhensible. Mais, lorsque les mou-
vements des tables ont été appliqués à prononcer des mots, à faire
des phrases, à composer des livres, à prophétiser les événements,
voire même à évoquer les esprits, et tout cela par l'œuvre d'un
seul opérateur, le phénomène a pris des proportions formidables,
auxquelles les connaissances physiologiques et mécaniques reçues
ne sauraient atteindre. C'est dans ce moment que M. Babinet a
cru ne pas déroger à sa dignité d'homme de science en employant
l'autorité de son nom, et le fruit de ses études consciencieuses, à
préserver les esprits de second ou de troisième ordre des séductions
du merveilleux. M. Babinet a compris qu'on persuade difficilement
avec la raillerie, et qu'il est du devoir de tous ceux qui sont au faîte