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                           DE L'ORIGINE
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                        CHAPITRE          V.

        ORIGINE FRANÇAISE DE LA POSSESSION ANNALE,
                  TIRÉE DU DROIT COUTUMIER.

   Ce qui égare souvent les auteurs, c'est l'entraînement qui les
pousse à vouloir tout rattacher à une idée préconçue ou au sys-
tème absolu qu'ils se sont créé. Ceux-ci, par exemple, sou-
tiennent que les institutions du droit français ne sont que l'ex-
pression traditionnelle des vieux usages ou de la Gaule ou de la
Germanie, tandis que ceux-là ne veulent voir, dans ces insti-
tutions, que l'élément romain persistant en présence de l'élément
germanique ou gaulois.
   Ces systèmes, dans ce qu'ils ont d'exclusif, ont le défaut capital
de ne pas tenir compte des transformations successives des
sociétés, qui impriment aux lois comme aux mœurs un caractère
particulier et national.
   Arrêtons-nous un instant sur la féodalité examinée dans
ses rapports avec l'histoire juridique. Cette digression est
nécessaire pour arriver à connaître comment et à quelle époque
la possession annale a pris naissance dans notre droit coutumier,
aux temps féodaux.
   Je veux montrer que la possession annale dérive de la sai-
sine et de la prescription d'an et jour qui découlent elles-mêmes
du droit féodal, et du droit coutumier; d'où l'indispensable
nécessité de commencer d'abord à parler de la féodalité au
point de vue juridique. Le travail est difficile, mais la matière
offre un grand intérêt.