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174 DE L'ORIGINE transactions étaient purement locales, et les rapports de voisinage encore très-puissants On pouvait donc présumer justement, lorsqu'un homme avait été en possession paisible, sans trouble et sans calange pendant un an et jour, au vu et sçu de celui qui avait pouvoir et intérêt d'y contredire, que celui-ci reconnaissait, par son silence, avoir abandonné ou perdu son droit. » Lorsque, vers le xin e siècle, la possession annale cessa d'être acquisitive de la propriété, alors cette possession « devint la base d'une sorte de prescription inférieure appliquée à rencontre des actions les moins favorables, et ayant pour résultat de conso- lider soit la propriété, soit la possession (p. 67). » C'est dans cette voie de décadence et de transformation combinées, que la prescription annale, après être sortie de la loi Salique, suivant M. de Parieu, s'est introduite comme un élément principal dans notre système possessoire. S'il pouvait, prétend-il, rester quelque doute sur l'origine germanique de la possession annale, le développement de ce principe, moins rapide et moins complet dans le midi que dans le nord de la France, serait un nouvel argument pour repous- ser la supposition qu'il eût pu être introduit dans notre droit moderne par induction, soit des lois romaines, soit des inter- prétations wisigothiques citées récemment par M. Laferrière (p. 130). Tel est le système de M. de Parieu résumé et reproduit, nous le croyons, dans toute sa force. III. L'argumentation de M. de Parieu, se divise en deux points principaux: il dit d'abord que, par une fausse interprétation du titre 48 de la loi Salique, la pratique judiciaire des Franks admit la prescription des propriétés par une possession de plus de douze mois. Il dit ensuite que cette pratique interrompue pen- dant le chaos de la féodalité, mais conservée dans les mœurs et les traditions populaires, passa dans plusieurs Chartes du moyen âge, consacrant le principe restauré de la prescription des immeubles par une possession d'an et jour. IV. Suivant nous, le Capitulaire de 819, qui forme la base de l'argumentation, et en résultat le pivot de tout le système de M. de