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                        DES AMIS DES ARTS,                          85
fourni le plus grand nombre de tableaux à notre Exposition, et en
même temps le plus grand nombre de choses convenablement
bonnes. Nous avons essayé d'expliquer les causes de cette abon-
dance et de ce niveau honorablement soutenu; examinées en dé-
tail, les œuvres de tous nos paysagistes nous mèneraient trop loin,
nous nous bornerons donc ici à mentionner M. Flachéron dont les
tableaux sont bien dessinés et ont une simplicité sévère. MM.
 Ortmans, Noël, Baudit, Brissot de Warville, Chevallier, Hintz,
 Lapito, Justin Ouvrié, Garnerey, Stock, Pelletier, Brest, Aiguier,
 tous ces artistes ont des ouvrages sur lesquels le regard s'arrête
 .avec plaisir.
     La scuplture est pauvre cette année : les deux statuettes de M.
 Cubizole ne peuvent être comptées que comme des échantillons
 de son talent ; MM. Elschoëct, Roubaud, Cabuchet ont envoyé
 des médaillons et des bustes où l'on retrouve leur habileté or-
 dinaire : un jeune artiste, M. Delorme, a exposé deux bustes de
jeunes filles pleines de vie, et dans lesquelles l'imitation exacte
  des formes n'aboutit pas au prosaïsme.
     La gravure nous donne, un petit fac-similé d'un dessin de
 Victor Orsel, par Butavand, suave reproduction d'une noble et
 chaste figure.
     Nous avons de M. Lehmann, une petite planche très soigneu-
  sement exécutée d'après le Christ mort de M. Gabriel Tyr, et qui
 rend bien l'esprit et les qualités du modèle.
     Si les grandes œuvres d'art manquent à notre Exposition, l'ad-
  mirable gravure de M.Henriquel-Dupont vient nous faire connaître
  l'ouvrage le plus considérable de l'un des artistes émincnts de
 notre époque, et, puisque l'occasion nous en est offerte, nous
  terminerons par l'examen de cette vaste peinture monumentale.
     M. Paul Delaroche a développé sur les murs de l'hémcycle de
•l'école des Beaux-Arts à Paris l'histoire de l'art moderne du
  XIIIe au XVIIe siècle personnifiée dans les maîtres les plus
  illustres.
     Pour rattacher sa composition à l'édifice où elle est placée,
  M. Paul Delaroche a représenté, dans la partie centrale, un Tri-
  bunal où siègent trois grands artistes de l'antiquité, Ictinus,ApeIles
  et Phidias; quatre figures allégoriques, l'art Grec, l'art Romain,
  l'art Gothique, l'art de la Renaissance, se tiennent sur les degrés du
  Tribunal; en'avant de l'estrade, un génie semble au nom de l'il-
  lustre assemblée décerner des couronnes aux artistes nouveaux.
     Pans l'assemblée des maîtres, six groupes se détachent distinc-
  tement, les sculpteurs, les architectes, les peintres qui ont eu
   surtout le sentiment de la couleur et de la réalité, les peintres
   qui ont poursuivi la beauté idéale, les paysagistes et les graveurs.
      On voit, d'abord, à gauche, les Écoles lombarde, vénitienne, fia-