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                       DES AMIS DES ABTS.                         81
                                                          lle
que MM. Thierriat, Reignier, Remillieux, Maisiat, M Wagner,
MM. Baile, Chavannes, Chantre, Deyrieux, Sicard, Lays, Per-
rachon.
    L'étude de la fleur exige une perfection de dessin aussi
grande que l'étude de la figure ; n'ayant point la ressource des
passions pour ajouter de l'intérêt à ses œuvres , il faut qu'elle
trouve ses élénients de séduction dans la reproduction savante
de la forme idéale de ses modèles, dans l'assemblage des cou-
leurs , dans la disposition heureuse des lignes et des masses,
et en cela elle se rapproche des données de l'art antique, lequel
s'attachait presque exclusivement à la beauté extérieure.
   M. Saint-Jean est assurément sans rival, et fait produire à
son art les plus grands effets qu'on en puisse obtenir; mais, après
lui, viennent des artistes excellents, qui le surpassent même
quelquefois par l'exactitude naïve des détails, et dont le talent
mérite de fixer sérieusement l'attention.
   Le grand bouquet de fleurs de M. Reignier est dessiné avec une
pureté classique ; son aspect est fort riche, malgré quelque sé-
cheresse dans le coloris et le modelé de certaines parties.
   M. Remillieux semble avoir voulu nous rappeler les composi-
tions de Gallet, dont l'Ecole lyonnaise regrette la mort préma-
turée ; il s'est attaché, lui aussi, à peindre les fleurs dans leur
jeunesse, avec la sève du printemps, avec cette fraîche élasticité
que leur donne la rosée du matin.
   M. Deyrieux a su prendre à M. Saint-Jean quelques rayons de
sa lumière.
   Les pastels de M. Sicard, les aquarelles de M. Lays et de
M. Valle sont remarquables par le dessin et la couleur.
   M. Maisiat s'est adressé, cette année, à la nature agreste ; les
tableaux intitulés : Marécages, un Fouillis, Fleurs de ronces ,
nous représentent de petits morceaux de terrain, que M. Maisiat
semble s'être appliqué à reproduire comme au daguerréotype,
avec toutes les plantes plus ou moins élégantes qui s'y trouvent.
Ce procédé, malgré la finesse de l'exécution, n'est point dans les
vraies conditions de l'art. La tâche de l'artiste est de choisir , de
découvrir le beau où il est, et de le rendre visible aux yeux qui
ont besoin d'être aidés.
   MUe Elisa Wagner a exposé un assez grand nombre de ta-
bleaux , dont les plus importants sont la Guirlande de roses
blanches suspendue à une branche de saule, et les Glayeuls ;
ce dernier nous semble supérieur au précédent, les feuilles et
les fleurs ont tant de souplesse, que l'onn croit sentir la circu-
lation de la sève. Entre ce tableau de M « Wagner et le bou-
quet de fleurs de M. Reignier, il y a presque la différence de l'École
 de Rubens avec l'Ecole florentine. D'un côté , la fermeté du des
 sin; de l'autre, le mouvement de la vie.