Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                                                         •
80                 EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ

assise sous un treillage, rappelle avec simplicité les belles lignes
de la nature italienne ; sa figure régulière , douce et naïve, a,
dans sa beauté, l'accent fier et passionné des vieilles popula-
tions de la campagne de Rome et des environs de Terracine et
de Gaëte.
    La Gondole vénitienne de M. Plgnerolles n'a point la même
 valeur ; ces jeunes hommes et ces jeunes femmes chantant et
jouant des instruments , voguant sur une barque couverte de
tapis , de vases, de fleurs et de fruits, forment un brillant en-
semble et qui séduit d'abord ; mais toutes ces physionomies
sont insignifiantes, c'est une scène de/«r niente, où les intelli-
gences et les sentiments sont éteints encore plus qu'assoupis.
   MM. Detouche, Morin, Monfallet, Choné, Pigal et Garcinont
envoyé divers tableaux qui varient agréablement l'aspect de l'Ex-
position.
    Le Fou, par M. Stéphane Baron, est une étude dont l'expres-
sion pénétrante fait honneur à l'observation et au talent du
jeune artiste ; le modelé et le dessin laissent à désirer..
    M. Dubuisson n'avait rien fait depuis longtemps d'aussi con-
 sidérable que la Halte, près de Vittoria, de prisonniers espa-
gnols escortés par des détachements de l'armée française. Ce
 tableau, dont l'horizon est terminé par -une architecture pitto-
resque et bien éclairée, comprend une grande quantité de
 figures, fantassins, cavaliers , moines , guérilleros, muletiers ;
hommes et animaux sont rendus, en général, avec simplicité et
 vérité. Le char attelé de bœufs qui porte les malades est d'un bon
 dessin et d'un bel effet. C'est une toile qui occupe l'esprit par ses
 mille détails ; combien elle gagnerait si elle n'était ensevelie sous
une couleur uniformément blanchâtre, si des ombres plus vigou-
 reuses venaient donner du relief aux figures, si enfin l'artiste
 avait cherché à reposer et à guider l'œil du spectateur, en mar-
 quant davantage le centre de sa composition, et en distinguant
 mieux ses plans les uns des autres.
   Dans les tableaux d'histoire et de genre, nous avons rencontré
trop rarement nos artistes lyonnais ; leur nombre augmente dans
le paysage, et ils composent à peu près seuls toute l'Exposition
de la peinture de fleurs.
   Le dessin et la peinture des fleurs et des fruits sont depuis
longtemps, comme on sait, un terrain où l'Ecole lyonnaise mon-
tre une supériorité incontestable : c'est un genre qui se rattache
étroitement à nos manufactures ; un grande émulation règne
parmi ceux qui s'y adonnent, et des connaisseurs difficiles sui-
vent ses progrès avec sollicitude.
   Aussi, bienquele maître entre tous, M. Saint-Jean, nousaitfait
défaut cette année, trouvons-nous encore à citer des artistes tels