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                   FORVM SEGVSIAVOUVM.                  265

   Mais le témoignage des manuscrits était-il lui-même
 i opposé au témoignage des monuments? M. Aug. Ber-
nard a démontré le contraire (1). Voici le résultat des
recherches faites par lui dans les plus anciens manusrits
de la Bibliothèque royale.
   Il commence par mettre hors de cause, et avec raison,
le passage du discours de Cicéronpour Q. Quinctius, parce
qu'il n'y est aucunement question des Segusiaves, et que,
d'ailleurs, les manuscrits portent Sehaginos au lieu de
Sebusianos, ce qui est bien différent. Dans un manuscrit
de César du XIIe siècle, on lit Segusiauis (2). Une copie
du manuscrit de Pline, du IXe siècle, porte Seccusiabbi(3).
   Divers manuscrits de Strabon présentent "àeyooixvoi,
%xiyyoaix£oi, %y\yoaixvo-iii-'àsQS ceux dePtolemée, on
trouve Eyovcsiixvoi, 'Ssyovyîxyot     ,TsTova;{avo[,'2,syov-
atxvToc (4). Or, en considérant-"la nuance si légère qui,
dans la langue grecque manuscrite, sépare le v et l'y,
ainsi que la ressemblance de forme que l'écriture cur-
sive établit entre Vu et Vn, il devient évident, pour qui-
conque est un peu familiarisé avec l'écriture du moyen
âge, que les substitutions de lettres sont presque inévi-
tables de la part des copistes. Quant à l'emploi du c
pour le G, du B pour le v, c'est un intervertissement
des sons gutturaux ou labiaux si fréquents chez les La-
tins, qu'il ne constitue pas une difficulté sérieuse.
   Les manuscrits eux-mêmes ont donc donné raison
aux monuments, et le nom de Segusiani a cédé la place

  (i) Origines du Lyonnais, p, 102.
  (2) Mss. 5766. Bibl. roy.
  (3)Mss. 6795.
  (4) Bernard, Op. laud.