page suivante »
446 PIERRE DE NOLHAC démêlés avec la Pléiade ne durèrent pas longtemps. Il se réconcilia bientôt avec tous ses membres adressa des vers à Ronsard, Dorât, Baïf, Belleau, Jodelle, et tenta même dans la lettre qui nous occupe, de récuser la pater- nité du Quintil (7). On trouve dans cette lettre une allusion au principal du collège de la Trinité, à Lyon (1542-1565), Barthélémy Aneau, sur lequel Fontaine tentait vainement de rejeter la responsabilité du pamphlet (8). On sera peut-être intéressé par la lecture du beau sonnet que Joachim du Bellay consacra à Lyon, eu traversant cette ville : Scève, je me trouvay comme le fils d'Anchise Entrant dans l'Elysée, et sortant des enfers, Quand après tant de monts de neige tout couvers, Je vis ce beau Lyon, Lyon que tant je prise. (7) A l'égard de la reconciliation de Fontane avec la Péiade, con- sulter le curieux recueil intitulé : Sensuyvent les ruisseaux de fontaine, œuvre contenant Épitres, Elégies et Estreynnes pour cette présente année ISS), par Charles Fontaine (Lyon, Payan, 1555), et aussi : Odes, Enigmes, Épigrammes, par le même (Lyon, Citoys, 1557.) (8) On sait que dans ce pamphet, le Quintil, Fontaine critiquait les répétitions de l'Olive, un des poèmes de du Bellay et tout un vain tra- vail de mémoire au détriment de l'inspiration. Il ajoutait que les œuvres d'autrui méritaient une durée aussi longue que celles du poète. Joachim du Bellay, mourut à trente-cinq ans, d'une attaque d'apoplexie, le I e r janvier i<;6o. Pour de plus amples détails sur sa vie et ses œuvres consulter les volumes d'E. Lafargue (Angers, 1864, in-8°) et de Léon Séché (Paris, 1880, in-8°). Charles Fontaine prit pour titre de son pamphet le nom de Quinc- tilius. Horace parle de ce personnage dans l'épîtreaux Pisons (Quinctilio si quid recitares) comme d'un censeur très sévère, mais sûr des œuvres poétiques de ses amis. Du Bellay dans la Défense avait rappelé ce trait, chapitre xi, 2« partie.