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                         VIEUX MOTS LYONNAIS                    '45
  AGACIN.     — Pour cor au pied :
         Un jour, ayant rendu ma pièce au magasin,
         Je m'arrête aux Terreaux souffrant d'un agacin.
   AGOTIAU. — Pour écope, épuisette, espèce de pelle
creuse pour rejeter l'eau qui s'est introduite dans un bateau.
Il est probablement la corruption du verbe égoutter. — Par
image, la main tendue ressemble un peu à un agotiau quand
l'on amène à soi les doigts joints ensemble; si alors on
frappe l'eau, il se produit un bruit particulier qui s'appelle :
Faire peter ses agotiaux.
   C'est une particularité du nageur lyonnais ; chez nous
comme ailleurs il y a la brasse et la coupe, mais nulle part
la coupe n'a le dégagé ni l'élégance de la nôtre.
   AIGUË. — Pour eau, A'aqua. Il est encore conservé dans
les mots Chaudes-Aiguës, Aiguebelle, Aiguemortes, etc. —
Dans la région lyonnaise, il sert à composer un joli mot
qui signifie eau-de-vie, eau de feu; ce mot est Aigue-ardente
qu'on prononce aiguardent.
   AIGRE. — Faire aigre, disjoindre avec un levier, acutus,
aigu.
   AIME. — Esprit, animus. On dit à Lyon : Tu n'as gin
d'aimo, vas-en cherchi à Trévoux. C'est certainement un pro-
verbe incompréhensible pour un grand nombre. La monnaie
de Trévoux se marquait autrefois à l'M, à cause de la
maison de Bourbon-Montpensier. C'était donc la patrie de
l'aime.
   A LA BADE. — Pour en liberté; quand on ouvre à un
oiseau la porte de sa cage, l'oiseau sort, il est à la bade. —
Par extension il s'applique à ceux qui vivent sans règle, la
bride sur le cou, ce jeune homme est à la bade. — Racine :
badar, vieux mot roman qui veut dire ouvrir.
   A LA SOUTE. — Pour à l'abri. Je ne connais pas l'éty-
   N u 2. — Août 1894,                                     10