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428         LETTRES SUR UN VOYAGE EN FRANCE

breux renseignements sur le commerce de la ville, le mou-
vement du port, l'importance des importations et exporta-
tions.



    De Bordeaux, le il mai. — M. C. du T . entretient son
ami de l'édit de Louis XVI sur les Parlements ; la veille on
 avait notifié le décret au Parlement de Bordeaux. Il continue
la description de la ville qui, comme toutes les vieilles
villes, a des rues laides et malpropres. On commence pour-
tant à démolir et à faire de belles rues : la rue du Chapeau-
Rouge est un échantillon des embellissements que l'on
projette pour le reste de la ville. Il remarque deux bâtiments
modernes très beaux, l'archevêché et le théâtre ; ce dernier
surtout attire son attention, il le décrit minutieusement,
après quoi il ajoute : a Mon avis n'est rien en fait d'archi-
tecture. Je n'ai d'autre connaissance que l'habitude de voir
et de comparer ; mais cependant me sera-t-il permis de dire
que je n'ai point encore vu de plus belle salle tant pour
l'intérieur que pour l'extérieur, que celle dont je vous
présente une esquisse. »



   De Paris, le 7 mai. — M. de Br. à M. C. du T . — Il lui
mande ce qui s'est passé au Parlement de Paris à propos
des décrets de Louis XVI, réduisant les Parlements. Il blâme
vertement cette mesure : le pouvoir, les ministres ne sont
pas assez forts pour faire de semblables coups d'État.
« Jamais, ajoute-t-il, le cardinal de Richelieu n'eut osé
faire ce que nous venons de voir, et la détention de Broussel
étoit beaucoup moins révoltante dans ses détails que la
scène qui vient de se passer sous nos yeux ».