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                           ET LA RUSSIE                            27

 diamant. Dans ce guet, il s'est trouvé un Russe, il l'a
 dégagé, lui a donné rendez-vous à Pétersbourg, et en atten-
dant, cinquante louis pour son voyage. Ses libéralités se
 sont étendues non seulement aux manufactures de cette
capitale où l'Impératrice des Russies fait travailler beaucoup;
mais même à nos hôpitaux, où ce prince a été conduit par
la seule humanité. Qui le croiroit ? En revanche, par la
grossièreté de notre populace, il n'a recueilli que des
mortifications ; il ne pouvoit faire un pas qu'il n'entendit
répéter à ses oreille : Ah ! mon Dieu, qu'il est vilain ! Il a
soutenu tout cela avec beaucoup de prudence et de philo-
sophie; cependant un jour en se retournant vers quelqu'un
qui l'accompagnoit, il a dit assez haut pour être entendu,
mais d'un ton honnête et modéré : « Assurément, si j'avois
été jusqu'à ignorer que je fusse laid, ce peuple me l'auroit
bien appris! » On compte qu'il a dépensé peut-être un
million durant son séjour en cette capitale. Il va mainte-
nant à Dijon. »
   Pour terminer, voici un extrait d'un curieux et raris-
sime livre publié à Paris (14), durant le séjour qu'y firent
le comte et la comtesse du Nord après leur départ de
Lyon.
   « Le 4 du mois de juin (1782), le sieur Anthoine
Mailhieu (15), négociant de Lyon, le sieur Prati, compo>-
siteur de musique à Paris, ont eu l'honneur de présenter
à M. le comte et à Mme la comtesse du Nord, leurs chiffres
ou écriture. »


   (14) Le comte du Nord. Anecdote russe, par le chevalier de Coudrai,
1782, in-32, avec portrait double.
  (1$) Dans le Mercure de France et ailleurs, ce négociant de Lyon,
est appelé Mathieu.