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                       LES SIRES DE BEAUJEU                     209

fils Humbert, fit plus encore : il y prit l'habit de moine et
voulut y mourir.
    Une autre abbaye, Savigny, fut aussi particulièrement et
même plus anciennement protégée par les sires de Beaujeu.
Cette protection commence probablement à Béraud, ainsi
qu'il a été dit plus haut, et ses successeurs eurent grand
soin de la conserver. Guy II, comte de Forez, ayant obtenu
par surprise, du roi Louis VII, la concession des droits
régaliens sur l'abbaye, l'abbé représenta peu de temps
après au roi que son monastère n'avait jamais dépendu
d'aucune puissance laïque, et qu'il avait, pour se défendre,
le bras séculier du seigneur de Beaujeu, son patron-né.
Humbert III, de son côté, fit valoir ses droits de patronage,
et le roi, convaincu de son erreur, les lui restitua aussitôt.
   En leur qualité de protecteurs, les sires prirent au moins
deux fois les armes en faveur de Savigny : la première,
contre l'évèque de Viviers, vers 1170, comme je l'ai dit
ci-dessus; et la seconde, en 1197, contre l'archevêque de
Lyon, au sujet des droits régaliens que celui-ci voulait
s'attribuer. Dans cette lutte, l'abbaye fut brûlée par les
troupes de l'archevêque, et il fallut l'intervention du pape
Innocent II, pour rétablir la paix. Non seulement ils défen-
daient l'abbaye contre les ennemis extérieurs, mais encore
ils s'employaient à mettre fin aux luttes intérieures. Nous
avons vu Humbert II travailler à faire cesser le différend
qui divisait les obéanciers de leurs vicaires. Soixante ans
plus tard, Humbert III assista à un traité entre l'abbé Milon


fils; Edouard II; Guillaume, seigneur d'Amplepuis; Blanche de Châ-
lons, femme de Guichard V; Jeanne de Genève, première femme de
Guichard VI; Marie de Châtillon, sa seconde femme (Premier Essai sur
Belleville, pp. 102-180).
   N« 3. — Septembre 1894.                                 14