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                    LES SIRES DE BEAUJEU                    295

 général, Jean de Thélis, son féal chevalier, auquel il donna
 plein pouvoir de disposer de ses terres, de ses châteaux et
 de ses deniers, tant il avait confiance en sa sagesse et en sa
 fidélité.
    La haine des Anglais et l'amour de la France l'occupaient
 tout entier; il s'en inspirait dans ses États comme au milieu
 des camps et il ne laissait échapper aucune occasion de les
  manifester. En 1369, Guichard d'Angle, maréchal d'Aqui-
 taine, ayant été envoyé à Rome par le prince de Galles
 pour les affaires de la Guyenne, revenait dans son pays et
 se trouvait en Savoie, quand il apprit que la guerre était sur
 le point d'éclater entre la France et l'Angleterre. Bien reçu
 du comte de Savoie, il craignait d'être arrêté en passant par
 la France avec son équipage qui était considérable. Il réso-
 lut donc de faire un long détour, en laissant ses gens et ses
 bagages sous la conduite de Jean de Sore, son gendre. Ce
dernier passa par la Bresse et traversa la Saône dans la
souveraineté des Dombes, du consentement du sire de
Beaujeu, qui le reçut très bien et le sollicita de quitter le
parti des Anglais, lui promettant de le faire aller en sûreté
dans son pays de Bretagne. Jean de Sore accepta et
Antoine le mena, avec tout l'équipage de Guichard d'Angle,
au duc de Berry qui disposa de tous les gens de celui-ci
comme il voulut, et laissa aller Jean de Sore en Bretagne
sur sa parole de ne rien entreprendre contre les Français.
Grâce à la sollicitude d'Antoine pour les intérêts de la
France, ce fut là un ennemi de moins pour notre pays.
  Désormais chacune des années de la vie de notre sire fut
marquée par une campagne. Il servit toute l'année de 1369
sous le duc de Berry, surtout au siège de Réainville. En
1370, il mena un secours de trois cent lances à Louis de
Bourbon, qui assiégeait la ville de Belleperche que les Anglais