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                   LES   SIRES   DE
204                                   BEAUJEU

mentionné plus haut comment les quatre premiers succes-
seurs de Béraud, écoutant trop leur ambition, firent du tort à
l'Eglise de Mâcon et à l'abbaye de Cluny, et comment ils
surent réparer leurs injustices par des donations de terres
et d'églises. Humbert III et ses successeurs, tout dévoués à
Cluny, tournèrent d'un autre côté leur ardeur guerrière.
Humbert eut affaire avec l'évêque du Vivarais et il retint
assez longtemps captifs des clercs de ce diocèse qu'il avait
fait prisonniers. Il est peut-être excusable en cette circons-
tance, s'il est vrai qu'il défendit les intérêts de l'abbaye de
Savigny dont il était le protecteur. Cette abbaye réclamait
une église de la vallée de Guisan, que les moines de Cruas
 avait usurpée. L'évêque de Viviers ayant pris parti pour
 cette dernière abbaye située dans son diocèse, Humbert
 crut de son devoir de prendre fait et cause pour Savigny.
   D'après certains auteurs, en 1180, Humbert IV se ligua
avec plusieurs seigneurs pour faire des courses et des exac-
tions contre, les églises de Bourgogne. Celles-ci ayant fait
appel à la protection du roi, Louis VII marcha contre eux
et les obligea à cesser leurs entreprises. Aubret, il faut le
dire, met en doute la réalité de ce fait.
    Les autres sires, respectant désormais Cluny et Mâcon,
n'eurent plus de démêlés qu'avec l'Eglise et l'archevêque
de Lyon. Ces démêlés furent même assez fréquents, soit
parce que les terres et les droits étaient réciproquement
entremêlés, soit aussi parce que les archevêques et les
chanoines de Lyon, issus de grandes familles seigneuriales,
 et se souvenant trop de leur origine, étaient un peu prompts,
 et quelquefois mal à propos, à faire valoir leurs droits, les
 armes à la main.
    Humbert II, le premier, fut en lutte avec l'Église de Lyon.
 Excommunié par Grégoire VII, il ne tarda pas à se sou-