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EN FRANCE 83 intelligence devant les graves embarras extérieurs que nous avons dits, et l'on peut nourrir l'espoir que, dans ces circonstances, l'intérêt commun tiendra encore plus rapprochés des chefs d'industrie les travailleurs également menacés, à quelque degré qu'ils soient dans l'échelle de la production. La crise actuelle a son explication, on l'a vu, dans des événements qui ont eu à leur origine un caractère d'ex- ception. Ces événements ont eu des conséquences qui tendent à faire acquérir à la situation qu'elles ont fait naître un certain degré de permanence. Toutes les nations ne sont plus maîtresses de contenir leurs entre- prises d'industrie ; quoique mise en péril, la production grandit encore, et la lutte se prolongera, devenant plus aigué, dans un champ d'action rétréci. Par ce qu'on sait de la valeur des hommes, de l'état de l'outillage et de la condition du travail, on peut juger de l'esprit de résolution et de l'activité qui régnent par- tout dans l'industrie des tissus de soie en France, quelque ému qu'on doive être d'une situation aussi troublée. Ces éléments de force subsistent sans avoir reçu d'atteinte ; on les observe aussi nombreux, toujours renouvelés et solidement ordonnés, dans les entreprises les plus hautes et dans les métiers auxiliaires les plus modestes. Tout le monde défend vaillamment la fortune commune. Nous ne pouvions pas ne pas le redire en finissant, et il n'est pas excessif d'assurer que, avec un plus dur labeur que tous savent nécessaire et que tous acceptent, la résis- tance et l'action seront victorieuses. Mais il ne dépendra ni des fabricants français de tissus de soie ni de leurs coopérateurs, dessinateurs, teinturiers, imprimeurs, apprê- teurs, constructeurs, chefs d'atelier, ouvriers, de garder