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LES SIRES DE BEAUJEU ' 285 son attention sur les affaires de France; mais ses succes- seurs reprirent les traditions de la première branche en donnant au roi des preuves multipliées de leur dévoue- ment (1). La plus grande partie du gouvernement de Guichard VI fut remplie par des guerres avec l'Eglise et l'archevêque de Lyon, avec le comte de Savoie et surtout avec le dauphin de Vienne. Dans ses luttes contre ce dernier, il combattit moins pour les intérêts de sa baronnie et de sa famille que pour ceux de la maison de Savoie, dont il se souvint trop qu'il avait du sang dans les veines par sa mère. Compris dans la défaite de Varey et fait prisonnier malgré sa bra- voure, il paya cher son dévouement excessif à cette maison qui l'en récompensa en dépouillant plus tard ses descen- dants. Le premier, mais non pas le dernier malheureuse- ment, il laissa démembrer une partie de ses Etats que ses prédécesseurs avaient si laborieusement formés. Aussi, je ne comprends pas pourquoi on lui a donné le nom de Grand (2). Dans toutes ces guerres qui aboutirent à un si piètre résultat, il avait cependant acquis une certaine habileté et une réputation militaire en dehors de la région, car le roi Philippe de Valois lui donna la troisième bataille ou division (1) Dès lors que Louis de Forez se confina dans ses terres, il n'y a pas d'apparence qu'il ait été connétable, ainsi que l'affirment Paradin et la Chronique de Belleville. (2) D'après Claude Paradin, ce titre lui vint de la part importante qu'il prit au gouvernement de la France sous le règne de cinq rois : Philippe le Bel, Louis le Hutin, Philippe le Long, Charles le Bel et Philippe de Valois, « en l'estroit conseil desquels il fut tousjours des principaux, tant il estoit vénérable par sa sagesse et expérience et plein de grâces et perfections, dont mérita ce surnom de Grand. » {Alliances génial., 1561, p. 1014.)