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                    LES SIRES DE BEAUJEU                    IO7

 temps sur les biens de l'abbaye de Savigny. Ce patronage
 leur imposait sans doute certains devoirs onéreux, et leur
 suscita des affaires assez difficiles, mais en revanche il leur
 offrait l'occasion d'intervenir dans les difficultés qui pou-
vaient s'élever entre l'abbaye et ses voisins, avec l'espé-
rance pour eux d'obtenir quelque avantage dans ces sortes
d'intervention. C'est ainsi que l'abbé donna à Guichard IV
l'autorisation de construire un château sur la montagne
de Popée; ce château destiné à défendre l'abbaye, servait
 utilement de poste avancé au baron, pour la protection de
ses propres Etats.
    A l'est, au-delà de la Saône, leur progrès fut peut être
encore plus rapide et plus étendu. La Dombes,en effet, de
même que le Dauphiné et la Provence, était un pays d'em-
pire, autant dire qu'elle était indépendante et qu'on n'y
reconnaissait que nominalement l'autorité de l'empereur.
Cette absence de tout supérieur, en produisant une sorte
d'anarchie, favorisait l'ambition des seigneurs les plus puis-
sants. Les sires deBeaujeu profitèrent de cette situation pour
se rendre peu à peu souverains en établissant l'ordre dans le
pays. Nous avons vu que la femme d'un des fils de Béraud
avait des possessions à Juis et à Ouroux. Guichenon pré-
tend que Guichard II aurait été seigneur de Saint-Trivier;
en tout cas le comte de Forez en fit l'inféodation à Gui-
chard III, qui reçut aussi du vicomte de Mâcon la moitié
de la seigneurie de Riotiers, avec le droit d'en acheter
l'autre moitié. Malheureusement les successeurs de Gui-
chard n'usèrent pas de cette faculté et laissèrent vendre ce
château à l'archevêque de Lyon, se contentant de celui
de Beauregard pour leur partage. Le même sire reçut
encore de Robert-l'Enchaîné les châteaux de Montmerle et
de Châtillon. Aubret croit que nos princes possédaient