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102 LES SIRES DE BEAUJEU Belleville, qui ne nous fournit qu'un petit nombre de faits, dont la plupart sont déjà connus par ailleurs. Par suite de cette absence d'anciens documents, on ne connaît pas d'une façon certaine l'origine de cette illustre maison. L'opinion la plus probable la fait descendre des comtes de Forez, et encore cette opinion est-elle infirmée par le fait que la première race de nos sires se montra souvent l'adversaire de ces comtes, auxquels elle allait enlever l'hommage de leurs vassaux jusqu'au centre de leur comté. Pour la même raison, les premiers membres de cette famille ont laissé peu de traces dans l'histoire, ces traces ayant été effacées par le temps ou détruites par la main des hommes. Mais si nous ne pouvons rien affirmer sur l'origine de cette baronnie, et si nous n'avons que peu de renseignements sur les actes de ses premiers seigneurs, il nous est plus facile de suivre sa formation et son mode d'accroissement. Sans entrer dans beaucoup de détails, un simple coup d'œil suffira à nous en donner une idée (2). (2) Pour éviter dans la suite des renvois trop nombreux, j'avertis immédiatement le lecteur que j'ai puisé le fond de cette étude dans les Mémoires d'Aubret, trop peu utilisés jusqu'ici, et qui renferment l'analyse d'une masse considérable de documents. Je me suis aussi servi, mais dans une limite bien plus étroite, de l'Histoire du Beau- jolais, par Louvet, et de celb de M. de Laroche-Lacarelle, qui n'a guère fait que reproduire son devancier, en l'abrégeant. Plusieurs autres auteurs aussi connus m'ont également fourni d'utiles indications : comme Guichenon, Valbonnais, Aug. Bernard, Michaud et surtout Froissart, pour l'époque de la seconde race des sires de Beaujeu. La plupart des généalogies de la maison de Beaujeu ne s'accordant pas entre elles, pour la suite chronologique des premiers sires, j'ai suivi exclusivement celle de M. Cl. Guigue, parce qu'elle est mieux qu'aucune autre appuyée sur des documents certains.