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                          EN 1788                        347

dire en forme de calembourg que son casuel vaut mieux
que son ordinaire.
   « A t'on quitté les fauxbourgs de Nevers, on est en
Bourbonnois. Encore quelques postes, vous voilà à Mou-
lins, sa capitale. Cette ville, séjour de l'Intendant, est
annoncée par de belles plantations de tilleuls, d'ormes, de
peupliers qui forment des promenades spacieuses. Un beau
cours autour de la ville augmente la jouissance des habi-
tans. Des rues assez droites et assez larges, des fontaines
publiques, un beau pont, des maisons bien bâties pour la
plupart, composent un ensemble fort agréable, et une
retraite qui ne l'est pas moins. Le commerce est très actif
dans cette ville. La coutellerie surtout occupe un grand
nombre d'ouvriers, et les ouvrages qui en sortent sont
solides et bien travaillés. On les expédie dans toute la
France, et leur bon marché les met à la portée de tout le
monde.
   « Quelques lieues au-delà de Moulins, le pays commence
à devenir montueux. Il présente à toutes sortes de distances
des variétés de situation qui raniment l'attention du voya-
geur. D'un côté, l'Allier coule dans un vallon fertile, au
midi, dans l'éloignement de dix à douze lieues, on voit au-
dessus des nuées les fameuses montagnes de l'Auvergne, le
Mont Dore et le Puy de Dôme. Celles-cy sont renommées
par leurs fromages, connus sous le nom de fromages de
montagnes.
   « Le désir d'arriver un jour plus tôt à Lyon et quelques
affaires à y terminer me firent passer par dessus le désagré-
ment de traverser pendant la nuit les parties montagneuses
de cette province, peu agréables même en plein jour, telles
que Droiturier, S1 Martin d'Estreaux, La Pacaudière, La
Palisse, etc. Dans des endroits, le chemin n'étoit pas fini,