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LES SIRES DE BEAUJEU 275 pour piller ses terres et celles des églises. Sous son bras vigoureux tout ne tarda pas à rentrer dans l'ordre, au témoignage de Pierre le Vénérable; et le comte de Mâcon lui-même fut obligé de respecter • l'abbaye de Cluny. Plus tard, croyant avoir à se plaindre de Renaud de Baugé, qui avait fait alliance avec Archambaut de Bourbon, il s'unit au comte de Mâcon pour l'attaquer. Tous deux envahirent la terre de Baugé, dont ils battirent le seigneur, et firent même son fils prisonnier. Renaud fit appel au roi de France qui écrivit à Humbert de rendre la liberté à son prisonnier. Humbert,, résistant à la demande du roi, continua à lutter contre le sire de Baugé qui fut obligé de se soumettre. Vers 1244, Humbert V eut une longue guerre avec Guy III, comte de Lyon et de Forez, à la suite de deux accords signés par Guichard IV et Guy II, leurs prédéces- seurs, et qui furent successivement rompus. Je me borne à signaler cette guerre dont aucun détail n'est venu jusqu'à nous, et que nous connaissons seulement par le traité de paix qui y mit fin, en 1245. Le même Humbert fit égale- ment la guerre au comte de Mâcon, qui s'était emparé de ses châteaux de Cenves et de Chassagny; il les lui reprit. Du reste c'était un homme belliqueux, aimant l'action et le travail, au dire de quelques historiens qui l'appellent un sage et vaillant capitaine. Guichard V, son fils, fut au con- traire éminemment pacifique; il n'eut, je crois, aucun démêlé grave avec ses voisins. Pour régler les désaccords, il préférait recourir à un arrangement réciproque plutôt qu'au hasard des combats. Ce n'était pas qu'il manquât de bra- voure, il en avait comme tous les princes de sa race, mais il préférait les travaux de la paix, la bonne administration de sa baronnie et le bien-être de ses sujets à toute la gloire des armes.