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RÊVE D'HUMANISME 169 Loin des réalités et des angoisses vaines, Sous le dais cristallin des ciels élyséens, Sans soucis lancinants, sans tristesse, sans peines, Nous aurions honoré les Dieux marmoréens, Les Dieux, les Dieux charmants, que le pinceau $ Apelles Evoquait aux parois dis temples vénérés, Ou qu Euphranor taillait dans la blancheur des stèles Et sculptait, triomphants, sur les Paros sacrés. Parfois, pour ranimer en nos cœurs purs la flamme Et pour nous réchauffer au contact de l'Effort, Nous nous serions mêlés aux artistes qu enflamme L'amour de l'Idéal, ce vainqueur de la Mort ; Puis, dans les frais jardins que parcourait le Maître, Nous aurions écouté les sublimes leçons, Tomber, miel embaumé, de sa bouche et peut-être Serions-nous devenus, grâce à lui, vraiment bons. D'une telle existence, ah ! j'ai la nostalgie ! C'était la noble vie où l'on pouvait penser ; L'âme en ce temps béni, mettait son énergie A cultiver le Beau sans jamais se lasser. Pierre de BOUCHAUD.