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                           E T LA RUSSIE                     IJ

duire; en revanche pour se rendre à l'hôtel d'Artois, ils me
forcèrent à monter dans leur carosse. Il semble en vérité,
Monseigneur, que l'affabilité de ces illustres voyageurs
s'accroît de plus en plus : Il est impossible de mettre dans
ce qu'ils font comme dans ce qu'ils disent, plus d'aménité
et d'intérêt. Dans leur conversation ils m'ont marqué le
plus grand empressement d'être à la Cour et ils se sont
exprimés de la manière la plus intéressante au sujet de la
famille royale. Mme la comtesse du Nord m'a témoigné par-
ticulièrement tout le désir qu'elle a de plaire à la Reine, et
une véritable envie qu'elle en fût prévenue : elle daigna aussi
m'ajouter qu'elle étoit fort contente de cette ville, ainsi que
des soins que l'on se donne pour en rendre le séjour agréable
et elle m'autorisa à en rendre compte.
   « Le teins fut si mauvais l'après-dinée que les Princes
me firent avertir qu'il ne sortiraient que pour aller au
spectacle. Je les y attendis à la porte, ils furent reçus avec
les mêmes applaudissements que la veille, et ils n'y furent
pas moins sensibles. L'on donna la comédie du Barbier de
SéviUe et le Devin du Village, qui parurent leur faire plaisir.
Le bal qu'ils avoient bien voulu agréer pour samedi après
souper, commença à six heures du soir; cet arrangement a
paru leur mieux convenir, et je le leur ai proposé afin que
l'objet de leur amusement- à cet égard fût encore mieux
rempli.
   « Tous mes moments étant consacrés au devoir essentiel
de me rendre utile aux augustes voyageurs, j'ai l'honneur
de vous prévenir,'Monseigneur, que pendant leur séjour je
suis nécessité défaire tenir chaque matin mon audience des
commandements par M. le Major ou MM. les aides-majors
qui me rendront compte ensuite de ce qui s'est passé... »

   N» I. — Juillet 1894.                              2