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 112                LES SIRES DE BEAU JEU

 avaient causé aux Eglises, et ensuite que les chartes de
 donations pures et simples surpassent de beaucoup les
 chartes de donations faites en réparation des injustices et
 des violences. Enfin tous ces titres qui nous restent ne
 nous donnent aucune idée de la façon dont nos premiers
 sires ont agrandi leur territoire. Tout ce que nous pouvons
 supposer c'est que, s'ils commettaient des usurpations sur
 les biens des Eglises, ils devaient encore moins se gêner vis
 à vis des seigneurs, auxquels ils ne rendaient pas sans
 doute tout ce qu'ils leur prenaient ; et c'est peut-être pour
 racheter ces injustices qu'ils faisaient ces donations pieuses.
    L'histoire de leurs successeurs ne nous apprend pas
 qu'ils aient fait beaucoup de conquêtes territoriales dans
les diverses guerres qu'ils soutinrent contre leurs voisins.
Sans parler de Guichard III, qui fut un prince sage et
pacifique, Humbert III lui-même, aux goûts les plus
belliqueux, ne paraît pas avoir tiré grand profit de toutes
ses guerres. La plus sérieuse, qu'il soutint de concert avec
le comte de Mâcon, contre le sire de Baugé, lui aurait valu
la cession des châteaux de Thoissey et de Lent, selon Y Art
de vérifier les dates ; en réalité, nous ne savons pas com-
ment ni quand ces seigneurs firent la paix, ni à quelles
conditions. Du reste, Lent et Thoissey paraissent avoir
appartenu, si l'on s'en rapporte à Aubret et selon son
expression, de toute ancienneté, aux sires de Beaujeu.
    Guichard IV, son petit-fils, partagea son amour des
combats. Avant de partir pour la croisade des Albigeois, il
régla plusieurs différends avec les seigneurs voisins. Il
chercha d'abord à s'emparer du château du vicomte de
Thiern; il ne put réussir dans son dessein à cause de
l'intervention de l'archevêque de Lyon et de Guy, comte
de Forez, qui craignaient de voir trop augmenter sa puis-