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280                 LES SIRES DE BEAUJEU

lui fit beaucoup d'honneur. Il poussa si avant ses conquêtes,
dit Mazas, que le comte de Toulouse en fut effrayé, et se
décida à faire la paix. Mais en 1228, profitant de la révolte
des seigneurs contre la régente, il reprit les armes.
    La reine Blanche confia de nouveau à Humbert le com-
mandement de l'armée; celui-ci s'empara de Montech et
s'avança contre Toulouse. Quelques auteurs disent qu'il
prit cette ville, mais ce n'est pas assez certain pour qu'on
puisse l'affirmer. Il ravagea sans pitié tout le pays, et la
lutte prit un caractère sauvage. Il faut dire à sa décharge,
que c'était la manière de faire la guerre à cette époque, et
que s'il l'exagéra, peut-être en avait-il reçu l'ordre. On était
fatigué en effet, en France, de cette guerre interminable
qui recommençait sans cesse, en immobilisant les forces
vives du pays, ce qui pouvait compromettre son avenir, et
on voulait en finir coûte que coûte. Le moyen réussit, car
Humbert ayant fait une rapide expédition dans le pays de
Foix qu'il soumit tout entier, le comte de Toulouse, réduit
 aux abois et ne trouvant pas même à faire subsister ses
troupes, demanda et conclut la paix, au mois d'avril 1229.
    Après avoir eu la gloire de terminer la longue guerre
 des Albigeois, Humbert revint dans son pays prendre du
 repos et essayer de remettre ses affaires en état ; car en ce
temps, en combattant à ses frais pour le roi et pour la France,
 on épuisait souvent ses ressources, au lieu de s'enrichir.
 En 1239, toujours infatigable, il se croisa pour aller à
 Constantinople, avec l'empereur Baudouin II, qui était venu
 chercher du secours pour se maintenir dans ses Etats.
 Cousin de l'empereur par sa mère, Sibille de Flandres, il
remplit par là un devoir de famille ainsi que de religion.
 Il resta un an à Constantinople, où il assista au couronne-
 ment de Baudouin II. C'est à son retour en France qu'il