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qu'avec regret que, par un cours de circonstances particu-
lières, je me vis forcé à ne voir la Provence que du haut
des clochers d'Avignon. Je sacrifiai ma curiosité à la loi
impérieuse de la nécessité, et laissant derrière moi Aix,
Marseille, Toulon, Hyères, je continuai ma route à travers
les délicieuses plaines du Languedoc. »
   M. C. du T. est émerveillé par le Pont du Gard, il
exalte le génie des Romains. A Nîmes, il est péniblement
impressionné en voyant « les ruelles informes, obscures,
malpropres, conduisant à des maisons encore plus dégoû-
tantes, construites au milieu des arènes de Nismes, aux
dépens même des matériaux de cet édifice... Mais ce qui
augmente les regrets de tout homme, qui, sans se connaître
en architecture, se sent pénétré de vénération pour ces
précieux restes de l'antiquité, c'est alors qu'après avoir
monté sur l'étage supérieur du plan circulaire des arènes,
il voit les effets malheureux et irréparables de l'ignorance
des peuples et encore plus de l'insouciance honteuse de
l'administration. » — Dans plusieurs parties, en effet, des
rangs de pierres ont été enlevés, le cintre éventré pour
percer des rues. Il constate toutefois que M. de Calonne a
fait tout son possible pour rendre à ce monument son
aspect primitif, qu'on y a dépensé 450.00b francs et qu'il
fiut espérer qu'avec le temps le monument sera dégagé de
toutes ces masures qui le déshonorent. Après avoir admiré
la Maison Carrée, il poursuit ainsi : « Quant à la ville, elle
a comme beaucoup d'autres, de belles et de vilaines mai-
sons, de larges et d'étroites rues, des églises fort ordinaires.
Fléchier, comme vous savez, en a été le digne évêque. Sa
mémoire y est en vénération. On se souvient encore avec
attendrissement que dans le fameux hyver de 1709, il
ouvrit ses greniers pour nourrir son peuple, et que chré-