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422         LETTRES SUR UN VOYAGE EN FRANCE

tiens et protestants, Français et Anglais participèrent à ses
largesses. Un simple tombeau couvre ses cendres. Mais des
monuments plus durables que le mirbre et l'airain trans-
mettront son nom à la postérité. Il fonda à Nismes et dota
plusieurs hôpitaux, et non content d'assurer au pauvre un
asile dans les jours de douleur et de souffrance, il le
consola dans ses peines, le protégea dans ses entreprises et
le défendit de l'oppression. Qu'un évêque est respectable
quand il se présente à la postérité revêtu de tant de titres ! »
   A Nîmes, comme à Lyon, l'industrie est en souffrance,
les fabriques de soieries périclitent. Il en est de même dans
le nord, à Rouen, à Amiens, pour les manufactures de
laine et de coton. Enfin, à cette époque malheureuse, tout
concordait à l'apauvrissementet à la misère du pays. On
sait qu'une suite de mauvaises années avait amené une
disette de grains, puis une cherté excessive dans le prix du
pain. Il en résulta des troubles que les révolutionnaires, et
certain parti hostile à la cour, exploitèrent habilement, et
qui furent le sanglant prélude des massacres et de l'anar-
chie.



   De Montpellier, le 22 mars. — « Mons Puellarum est le nom
latin de Montpellier. On croiroit à ce nom que cette ville,
qu'un soleil toujours pur inonde de ses rayons, est le point
central où se réunit la fleur du beau sexe, et que la brillante
cohorte de la mère des amours Ta choisie pour l'habiter.
Qui voudroit juger des femmes sur le nom de la ville seroit
un peu trompé dans son calcul. Elles ont de l'esprit, de la
vivacité, des grâces,

        « D'assez beaux yeux, pour des yeux de province,