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                      QUELQUES NOTES                       383

chologique en date. Tout s'y passe dans le cœur, avec une
infinité d'observations délicates, senties et de la plus admi-
rable vérité, si l'on veut admettre qu'une âme pure et
désireuse du bien puisse être aussi bien dans la réalité qu'une
âme ignoble. La lutte des sentiments y est profonde,
palpitante, mais c'est la lutte des beaux sentiments. —
Et quel goût ! Rien ne détonne. — On sent que l'auteur
a réellement passé, au moins par l'imagination sincère,
dans tous les états d'âme de son héroïne. Il y a là une
finesse, une délicatesse, un souci perpétuel des conve-
nances et des devoirs affinés, qui n'est pas possible dans
une société démocratique. Nuls accessoires, point de pay-
sage, de description de mobiliers, etc. Tout se passe dans
le cœur, mais tout s'y passe bien en réalité, sans invention,
sans artifices, sans procédé, dans un style simple, limpide,
sans affectation, sans « mots ». Ce n'est pas démodé, parce
que le cœur ne se démode pas. — Quel siècle que ce dix-
septième siècle !

   Un seul reproche : tous les hommes y sont bien faits,
élégants, généreux, etc. ; toutes les femmes belles, déli-
cates, vertueuses, etc. Ça, ce n'est pas naturel.

                               *

   George Doncieux l'a célébrée en des vers délicieux. La
princesse apparaît à quelqu'une de notre temps :

             J'ai connu des jours éclatants,
             J'ai triomphé — chose rapide !
             — Sœur, j'étais divine à vingt ans.
             Mais quoi? cent couples de printemps
             Ne vont guère sans quelque ride.