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ET SON ŒUVRE 363 grec, mais du moins, ils imitent Sénèque, Salluste, Cicé- ron, parfois même le langage ampoulé et obscur des Papes et de Pierre d-es Vignes. Le plus souvent ils revien- nent à Virgile, Horace, Tite-Live, dont ils finissent par faire leurs modèles exclusifs. Il faut leur savoir gré d'avoir réalisé une telle tentative, elle leur donne droit à la reconnaissance des lettrés, qui les considèrent à juste titre, comme les précurseurs des Humanistes. C'est à ce moment que Pétrarque entre en scène. M. de Nolhac nous montre avec une pénétrante sagacité, ce passionné de l'antiquité, cet esprit toujours en éveil, s'efforçant de répandre partout ses chers classiques si im- parfaitement connus encore. Il ne peut souffrir le barbare latin de la scolastique dont l'usage est général. Résolu- ment, il va aux sources mêmes. Il part d'abord à la recherche des écrits de Cicéron, et a le bonheur de mettre la main sur plusieurs livres, sur les Discours et les Lettres du Maître éminent. Puis c'est le tour de Tite-Live, Pline l'ancien, Horace, Properce, Catulle, qu'il exhume des biblio- thèques de couvents, où ces chefs-diœuvre végétaient dans l'oubli. Il faut lire l'ouvrage de M. de Nolhac, pour com- prendre l'importance de pareilles découvertes. En un style charmant, tout est indiqué. Nous suivons Pétrarque dans l'exercice de son apostolat en faveur de la diffusion des auteurs latins. Nous nous intéressons aux luttes que sou- tient ce ferme esprit contre les astrologues, les alchimistes, les médecins de ces superstitieuses et trop ignorantes années, ou contre les juristes, l'étroite philosophie des écoles, et Aristote. Je recommande particulièrement l'in- troduction, où, sous la rubrique « Du rôle de Pétrarque dans la Renaissance », M. de Nolhac écrit sur cette époque de fort belles pages. Çà et là , des détails sur la situation de