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364 PIERRE DE NOLHAC Pétrarque vis-à -vis de la religion et de l'Eglise, quelques mots sur sa lutte contre les Averroïstes, et sur son attitude en face de la théologie du temps, contribuent à éclairer des questions restées jusque-là bien obscures et bien vagues. Notons d'ailleurs en passant — et sur ce point, on ne saurait trop insister — que si Pétrarque n'eut qu'une rudi- mentaire connaissance de la langue grecque, mieux pos- sédée par son ami Boccace, s'il ne put lire l'Iliade dans le texte, il n'en demeure pas moins le défenseur par excellence de l'humanisme et de la liberté de penser, tout en profes- sant un vrai respect ponr les idées religieuses. Quant à son indifférence pour Dante qu'il finit, d'ailleurs, par admirer pleinement, il ne faut pas s'en étonner. La réali- sation du but, que poursuivait Pétrarque, l'empêcha tout d'abord de comprendre le service qu'Alighieri avait rendu à la langue vulgaire, en la faisant servir au grand œuvre de la Divine Comédie, car, alors que Dante reste de son temps, Pétrarque remontant vers le passé, s'y cantonne avec trop d'exagération peut-être et d'exclusivisme. En philosophie, ce dernier oppose Platon à Aristote. Il est stoïcien aussi. Partisan de la liberté romaine, il devient républicain convaincu. Amant passionné de Laure pour laquelle il compose le Canzoniere, il ne néglige pas pour cela la poésie latine. Un de ses poèmes, Y Africa, lui valut les honneurs d'un couronnement au Capitole, en 1341. « M. de Nolhac, dit M. Psichari, a eu l'idée originale, inspirée par le grand amour de Pétrarque, de se mettre en quête de tous les manuscrits qui composaient la biblio- thèque du premier des humanistes. Les notes marginales dont Pétrarque couvre ses exemplaires, les corrections que souvent il fait aux textes, témoignent des premières impressions ressenties et des joies de la découverte. Il y a