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                              LYON




   De Lyon, le 10 mars. — « Entre deux montagnes, la
Saône s'est frayé un passage. Par un beau chemin en pente
douce, fini depuis quelques années, on descend sur ses
bords. Le voyageur, qui n'est jamais venu à Lyon, et à
qui l'on dit qu'il y touche, le cherche de tous côtés,
examine, regarde, et ne voit que des montagnes coupées
d'un côté, et de l'autre, un vallon. S'il ne rencontroit pas
quelquefois des gens portant des parasols, meuble fort en
usage à Lyon, il croirait en être encore à cent lieues.
Quelques pas de plus, et l'y voilà. Alors une belle porte lui
annonce la ville, une partie se déployé devant luy; d'un
côté le château de Pierre-Encise, posté sur un roc de la
manière la plus pittoresque, des maisons dont le fleuve
baigne les fondemens, de l'autre un quay superbe, des
magasins, des couvens, de belles casernes. Dans l'éloigne-
ment on aperçoit des ponts, et partout un peuple immense.
Cette partie est aussi encaissée par de hautes montagnes ( i ) ,


  (1) Cette description ne manque pas d'exactitude, si l'on entend par
hautes montagnes des collines de moyenne élévation. Il est singulier
qu'un autre voyageur, Abraham Golnitz, entrant à Lyon, ait éprouvé la
même impression que M. C. du T. « Presque de tous côtés, dit-il,
autour des remparts, s'élèvent des montagnes fort hautes, sur lesquelles
sont bâtis en certains endroits les murs de la ville. » (Les deux Voyages
d'Abraham Golnit^ dans le Fore\ et le Lyonnais, par A. Vachez.)