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dépenses considérables en tous genres et de tous côtés,
tandis qu'il savoit le délabrement de ses affaires, et que
dans peu, la nation et l'Europe entière allaient avoir sous
les yeux les preuves d'un déficit immense, et pour ainsi dire
un aperçu de la banqueroute. »
   Après une violente critique du gouvernement personnel,
où il déplore le sort des rois qui, aveuglés par leurs
ministres et leurs familiers, ne peuvent avoir une connais-
sance exacte des besoins du pays, M. C. du T . termine
ainsi :
   « De tout cela je tâcherai de conclure en disant que pour
être heureux, il faut se contenter de ce qu'on possède, sans
désirer ce que l'on ne peut avoir, et pour dernière raison
se persuader qu'en telle contrée que le sort nous place,
nous y trouverons des rois inappliqués, des princes sans
conduite, des grands sans honneur, des ministres sans pro-
bité, des femmes sans vertu, des prêtres sans principes, des
courtisans sans âme et des hommes indifférens sur tout, hors
sur leurs intérêts. »



  De Lyon, le S mars 1788. — « J'oubliai ma fatigue après
un bon sommeil. Le lendemain,

            Du blond Phœbus la crinière dorée
            Me fit réveiller en sursaut,
            Du lit en bas je fis un saut
            Et je repris gayement ma seconde journée.

   « Je trouvai la campagne (à Montargis) aussi peu avancée
qu'à Paris, c'est-à-dire que dans ses environs. La nature n'y
déployoit pas encore ses habits de printemps, et l'hyver y
jouissoit de ses droits. La première ville que je traversay fut