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316 L'ANE ont fait leur propre portrait, en voulant faire celui d'un âne? Je ne sais, mais encore cela serait un argument en faveur de ma thèse. * ** Ceci posé, prenons, si vous le voulez, les faits de très loin, bien peu après le déluge,et plaçons en tête du cata- logue des ânes dignes de mémoire l'Ânesse de Balaam. Son histoire est bien connue. Les Juifs, aussi rapaces qu'aujour- d'hui, marchaient à la conquête de la terre promise, pillant tout, brûlant tout, ne respectant ni bêtes ni gens. Le roi de Moab, sentant son peuple démoralisé et incapable de leur tenir tête, voulut mettre un atout dans son jeu. Il envoya chercher un devin nommé Balaam, en lui promettant ce qu'il voudrait pour venir maudire les Juifs. Obéissant aux avertis- sements de Dieu, Balaam refusa et il fallut une seconde ambassade pour le décider à sangler son ânesse et à monter dessus. « Dieu s'irrita » et son ange se plaça sur le chemin en face de Balaam L'ânesse, voyant l'ange debout sur le chemin, le glaive au clair, se détourna pour prendre à travers champs. Balaam la frappant et voulant la ramener dans le sentier, l'ange se plaça dans un passage, entre deux murs de - pierres sèches qui entouraient des vignes. L'ânesse se joignit au mur et froissa le pied de son cavalier. Lui frappait de plus belle, mais l'ange se transporta à un endroit très resserré, où l'on ne pouvait se détourner ni à gauche ni à droite L'ânesse tomba sous les pieds de son cavalier, qui en colère lui frappait les côtes de plus en plus fort avec un bâton. « Dieu ouvrit la bouche de l'ânesse », et elle fait entendre à son maître ce reproche plein de soumission