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29e LES SIRES DE BEAUJEU lui avait enlevée. Après la reprise de cette ville, il alla servir dans le Limousin sous le duc de Berry, dont il était l'homme lige, le roi ayant transféré l'hommage du Beaujo- lais à ce duc pendant sa vie. En 1371, il assista au siège d'Usson en Auvergne, sous le commandement de Dugues- clin. L'année suivante il alla en Poitou, toujours avec le grand connétable. En 1374, il partait encore contre les Anglais, quand il fut pris de maladie à Montpellier où il était venu avec le duc de Bourbon, qui fut « moult cour- roucé et dolent » de sa mort. Ce fut un grand dommage, dit d'Oronville, « car ce sire fut un des plus beaux cheva- liers du royaume. » Il n'était âgé que de trente et un ans et n'avait pas d'enfants (1). Edouard II, qui lui succéda, fut loin de lui ressembler par la valeur militaire, de même qu'il ne montra pas les mêmes qualités que ses prédécesseurs dans le gouvernement de ses États. Il avait cependant pour père Guichard, seigneur de Perreux, fils de Guichard VI, homme valeureux et digne de la renommée de ses ancêtres, dont je parlerai (1) Froissart place Edouard I er et Antoine au nombre des chevaliers les plus vaillants et les plus illustres de son temps. Ce témoignage est trop honorable pour nos sires pour que je ne rapporte pas ce passage tout au long. Après avoir cité les chevaliers anglais qu'on doit tenir pour souverains preux, le bon chroniqueur ajoute : « Aussi en France a esté trouvée bonne chevallerie, roide, forte et appert, car le royaume de France ne fut oncques si desconflis que on n'y trouvast tousjours bien à qui combattre. Et fut le noble roy de Valois, appelle Phelippe, ung très hardy et chevallereux chevallier, et le roy Jehan son filz, Charles roi de Behaigne (Bohême), le conte d'Alençon, le conte de Foix, messire Saintré, messire Arnoul d'Andrehen, messire Boucicault, messire Guichart d'Angle, monseigneur de Beaujeu, le père et le filz, et plusieurs autres. » (Chroniques, t. I e r , 2 e part. p. 211).