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LES SIRES DE BEAUJEU 283 entraînât pour lui des frais considérables. Comme ses pré- décesseurs, il faisait céder ses propres intérêts à ceux de la France. Pour subvenir à ces dépenses,'il préféra vendre son château de Saint-Bernard plutôt que de trop accabler ses sujets de taxes et d'exactions. Comme s'il prévoyait ne pas revenir, il fit son testament avant de partir. Ses pressen- timents ne le trompèrent pas, car il mourut l'année suivante en Angleterre. Ce fut le troisième de nos sires qui expira loin de sa douce patrie, pour le service du roi. En lui finit la branche aînée et masculine de la maison de Beaujeu. La branche cadette dans sa courte existence fournit aussi de son côté plusieurs hommes remarquables, qui tous portèrent les armes contre les Sarrazins. Je ne ferai que mentionner leurs états de service. Humbert de Beaujeu- Montpensier servit les rois saint Louis et Philippe le Hardi. Il alla à la guerre d'Afrique et à Tunis en 1270. Il fut connétable de France, en 127L Philippe le Hardi, en nom- mant le comte de Blois tuteur de son fils, lui donna comme conseiller notre Humbert qu'il appelle son ami, son cousin et connétable de France. Trois ans après, il fut chargé de la garde du second concile de Lyon, présidé par le pape Grégoire X. Il fut un des principaux chefs de l'armée fran- çaise, qui alla combattre en Navarre Alphonse II, roi de Castille, et qui prit Pampelune, en 1276. On voit que pour ses services il rivalisait avec les sires de la branche aînée. Pour le récompenser, Philippe le Hardi lui donna la sei- gneurie de la Roche d'Agoult avec deux châteaux. C'est le premier seigneur et peut-être le seul de la maison de Beaujeu, qui reçut une récompense du roi. Leur dévouement n'avait pas besoin d'être stimulé par ce mobile. Henri de Beaujeu, seigneur d'Herment, fut nommé maréchal de France par saint Louis. Il mourut au siège de