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278                    LES SIRES DE BEAUJEU

  Il répondit à l'appel de Philippe-Auguste, quand celui-ci
convoqua les grands seigneurs en 1208 à prendre part à la
première croisade contre les Albigeois (1). Il se croisa une
seconde fois, selon quelques auteurs, en 1214(2), et Tannée
suivante, il suivit Louis, fils du roi, qui alla faire la guerre
au comte de Toulouse Deux ans après, il partit encore
avec ce prince, lorsqu'il entreprit la conquête de l'Angle-


   (2) Du moins Catel, d'après Pierre moine de Vaux-Cernai, le cite
parmi les principaux seigneurs qui se croisèrent à cette occasion {Hist.
des comtes de Toulouse, p. 244), Severt a accepté cette opinion, mais il
prétend à tort que Guichard suivit Philippe-Auguste dans cette croi-
sade; ce roi en effet ne fit pas en personne la guerre aux Albigeois.
La grande difficulté faite contre cette opinion, c'est que Guichard n'arriva
de son ambassade qu'en 1210, d'après la chronique de Belleville et
les anciens auteurs comme Fodéré que Louvet n'a fait que reproduire.
Mais Fodéré est loin d'être exact dans sa chronologie. L'inscription du
cloître de Villefranche ne donne pas ht date du retour de Guichard,
elle se borne à dire qu'il amena trois compagnons de saint François
d'Assise et fonda leur couvent à Pouilly-le-Chdtel l'an 120g. N'a-t-il pas
pu s'écouler, entre le retour de Guichard et cette fondation du couvent,
un certain temps pendant lequel ce sire aurait pris part à la première
croisade contre les Albigeois? Il est difficile en tout cas, de récuser le
témoignage de Pierre de Vaux-Cernai, le plus ancien historien des
guerre des Albigeois, qui nomme notre Guichard parmi les premiers
Croisés, qui répondant à l'appel du roi se réunirent en 1209. [Recueil
des hist. des Gaules, t. XIX, p. 19).]
   (2) Je me borne ici à rappeler l'opinion de ces auteurs, car il n'y a
pas d'apparence que Guichard se soit croisé cette année-là, où il n'y eut
pas de fait de guerre dans le Languedoc, le comte de Toulouse ayant
fait sa soumission après la bataille de Muret. De plus Guichard assista
cette même année à la fameuse bataille de Bouvines. Son nom se
trouve sur la liste des chevaliers bannerets qui y prirent part; il y
est appelé : « Cornes de Bellijoco » ; preuve, pour le dire en passant,
que le titre de sire était l'équivalent de celui de comte.