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LES SIRES DE BEAUJEU 279 terre contre le roi Jean sans Terre. Il avait avec lui dix ehevaliers et leur suite. Il prit part à toutes les conquêtes que ce prince fit d'abord, assista à son couronnement à Londres, et vint échouer avec lui au siège de Douvres, où il mourut de maladie. Le premier de nos sires, il donna sa vie à la France ; ce ne fut pas le dernier. De tous nos seigneurs, HumbertV fut un des plus illustres et peut-être fut-il le plus remarquable. Pacifique et guerrier à la fois, grand par le courage et par l'intelligence, il donna tout d'abord des preuves de la loyauté de son caractère, en contribuant à établir la paix entre deux voisins, le comte de Forez et la dame de Semur. Il n'était pas de ces politiques qui profitent des démêlés d'autrui pour s'agrandir à leurs dépens. Dès son jeune cage, au rapport d'un vieux chroni- queur, il servit sous Arthur, duc de Bretagne, contre Jean, roi d'Angleterre; et en 1202, il aurait été choisi, par Philippe Auguste, pour un des chefs de l'armée de secours destinée à ce jeune duc. On croit aussi qu'il alla avec son père, en Angleterre, dans cette expédition où celui-ci mourut. Il était donc un homme tout formé pour la guerre et plein d'expérience pour diriger les hommes, quand il entra personnellement au service de Louis VIII. Aussi parvint-il bientôt au premier rang. En 1226, il suivit ce roi au siège d'Avignon et dans la conquête du Languedoc. En se retirant, son expédition finie, Louis VIII le laissa comme gouverneur de tous les pays conquis de cette province. L'année suivante, au commencement du règne d-e saint Louis, Humbert se joignit au duc de Bretagne pour faire la guerre du côté de Bordeaux à Richard, irère du roi d'Angleterre. Puis il s'empara, après une vigoureuse résistance, du château de la Bessède, défendu par deux des plus habiles capitaines du comte de Toulouse. Cette victoire