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LES SIRES DE BEAUJEU 229 antiques ornaient l'église de la collégiale du château de Beaujeu où le dernier servait de fonts baptismaux. Dans la même église, de riches ornements d'un travail artistique, donnés par nos sires, servaient au culte. En 1670, on y voyait encore un vieux reliquaire en cristal, aux armes de Beaujeu; une vieille chappe depersil, aux mêmes armes; et un bassin de cuivre rouge à diverses figures, où les armes des sires étaient gravées. Ces objets ne se retrouvent plus à l'inventaire de 1784. On comprend que beaucoup d'autres de même valeur ont dû être accordés par nos sires aux différentes églises et abbayes qu'ils ont fondées ; ces objets, usés ou détruits par la suite des temps, ne nous ont pas même laissé de souvenir, faute d'avoir été mentionnés sur une liste ou sur un inventaire, comme les précédents. Mais il n'est pas douteux qu'ils étaient une preuve à la fois de la générosité des seigneurs de Beaujeu et de leur goût éclairé pour les arts. Enfin, il ne faut pas oublier Guichard III qui cultiva les lettres et la poésies. Il composa, paraît-il, quelques épopées l'on tient l'eau béniste des fondz baptismaux. » (Arch. du Rhône, fonds du chapitre de Beaujeu.) Dans son testament de 1216, Guichard V fait à différentes églises des dons en vases p'récieux, qui nous donnent une haute idée de la splendeur et de la richesse de son argenterie. Il donne quatre cruches ou tasses (urceos), dix-neuf cuillères (coclearia), huit gobelets (cifos) et une coupe, le tout en argent et destiné à faire des calices. Il donne aussi une coupe en or à l'église collégiale de Beaujeu qu'il appelle l'église-mère, et deux robes de soie à deux autres églises. Quant à ses anneaux et à ses bracelets d'or, il veut que son fils Humbert les con- serve par affection pour lui. On voit par ces détails que nos sires aimaient le luxe et la magnificence, et se plaisaient à réunir dans leurs châteaux des objets de prix.