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                      LES SIRES DE BEAUJEU                        I37

la supériorité qu'il prétendait sur la Dombes. Ceux- ci y
consentirent, en se réservant certains avantages. Le jeune
comte, qui voulait étendre sa souveraineté jusqu'à la Saône,
prit sous sa protection les habitants de Genay et de Ber-
noud, ce à quoi l'Eglise de Lyon et les seigneurs de Villars
s'opposèrent comme souverains de ces deux paroisses.
Il fut plus heureux à Rochetaillée, à Fontaines et à Neu-
ville, qui se mirent sous sa garde ; c'était au détriment
d'Edouard quant à Neuville, qui jusque-là avait été sous la
protection des sires de Beau jeu.
   Toutes ces pertes considérables arrivèrent exclusive-
ment dans la Dombes, où le voisinage de deux puissants
seigneurs rendait la situation plus difficile pour nos
sires. Ces deux seigneurs avaient sur eux un avantage
immense, leur indépendance de toute autorité supérieure,
puisqu'ils étaient de l'Empire et non du royaume de France,
savoir le comte de Savoie pour la totalité de ses Etats, et
le dauphin pour la majeure partie des siens ( n ) . Ils pou-
vaient donc porter toute leur attention, toutes leurs
ressources et tous leurs efforts, vers le but choisi par leur
ambition. Les sires de Beaujeu, au contraire, qui tenaient
en fief du roi la partie la plus importante de leur petit État,
étaient liés et avaient des devoirs à remplir à son égard,
devoirs auxquels ils furent toujours scrupuleusement fidèles.
Leurs fréquentes absences les empêchaient nécessairement
de surveiller attentivement les visées de ces voisins trop



  (1) Au dire de Valbonnais (Hist. du Dauphinè, t. I, p. 246), les dau-
phins n'étaient pas encore vassaux de la couronne, avant Philippe-le-
Bel. Ce roi, pour les attacher davantage à ses intérêts, engagea le
dauphin Humbert à prendre de lui une rente en fief sur son trésor.
Humbert accepta et prêta le serment de vassal en 1294.