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134                  LES SIRES DE BEAUJEU

pour obtenir d'eux quelques concessions, mais un faible en-
fant, dont aucun des intéressés en présence ne tint compte.
Toutes ces considérations suffisent à laver Edouard de
l'injuste reproche de ses contemporains.» Celui, disaient-
ils, qui avait échangé Miribel pour Beauregard, ne
méritait pas de manger du lard. » Comme s'il lui avait
été possible de prévoir que la juste défense de ses droits
sur Beauregard entraînerait, par une sorte de fatalité des
événements et des choses, la perte de Miribel, perte
devenue définitive par suite de l'injuste indifférence, et de
l'ingratitude du roi et du comte.
   Sous Edouard II, la puissance et l'autorité des sires de
Beaujeu reçurent encore un coup sensible dans la Dombes,
et toujours de la main des comtes de Savoie, à qui cepen-
dant lui-même avait rendu service, en leur prêtant des
troupes pour aller combattre les Valaisans révoltés contre
leur évêque. Dernier sire de la famille de Beaujeu, Edouard,
soit qu'il eut besoin d'argent, soit pour éviter à l'avenir
toute cause de conflit, soit pour tout autre motif, vendit à
Amédée de Savoie, en 1376, le droit de fief sur toutes ses
terres allodiales de Dombes, au prix de 13,000 francs d'or.
Cet hommage était fait aux mêmes conditions que celui
de 1337, c'est-à-dire devait être rendu personnellement
au comte de Savoie et non à d'autres. Peu de temps après,
le fils du comte de Savoie qui avait reçu de son père, en
contrat de mariage, les terres de Bresse et de Dombes,
prétendit qu'Edouard devait lui rendre cet hommage
comme à son père. C'était contraire au traité de vente,
aussi Edouard, qui était alors au siège de Cariât, refusa (10).


  (10) Se guidant encore uniquement sur Guichenon, M. de Laroche-
Lacarelle reproche durement à Edouard son manque de foi, pour avoir