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                      LES SIRES DE BEAUJEU                          135

Le comte de Savoie écrivit à son fils de le contraindre par
force à cet hommage. Cette violation d'un traité, passé
moins d'un an auparavant, était d'autant plus odieuse, que
le paiement des 13,000 francs, prix de la vente, n'était peut-
être pas encore fait ; du moins il ne l'était certainement
pas cinq mois après la vente, quand Edouard rendit hom-
mage au comte.
   Blessé d'une si criante injustice, Edouard prit les
devants et envoya quelques troupes faire du dégât en
 Bresse. Malheureusement il n'avait pas assez de forces pour
soutenir longtemps la lutte contre l'armée plus nombreuse
de Savoie. Dans deux campagnes, interrompues par une
trêve de deux ans, Amédée s'empara successivement de ses
principales places, Beauregard, Lent, Thoissey et Mont-
merle. Le roi intervint alors, et la paix fut conclue en 1383,
à des conditions désavantageuses pour notre sire, qui ne
posséda plus qu'en fief ces villes et seigneuries, même celle
de Montmerle qu'il avait possédée librement jusque-là. Tous
les nobles et sujets de ces seigneuries devaient prêter ser-
ment au comte de Savoie, avant même qu'il en prit
possession, ce qui lui donnait une espèce d'autorité sur
eux, au détriment d'Edouard, et les préparait peu à peu à
reconnaître sa souveraineté, but constant de ses efforts.


refusé cet hommage auquel l'obligeaient les anciens traités. Or Guiche-
non, toujours favorable à la maison de Savoie, oublie de faire une
distinction qui n'a pas échappé à Aubret. D'après les traités de 1337 et
de 1376, cet hommage devait être rendu immédiatement au comte de
Savoie lui-même et non à un autre seigneur. Le fils d'Amédée le
Vert, en tant que seigneur de Bresse, n'avait donc pas le droit de
l'exiger d'Edouard, et celui-ci en le refusant restait absolument dans
son droit. Ce prince a commis assez d'autres fautes pour qu'on le
disculpe de celles dont il n'est pas coupable.