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                        EN FRANCE                      6j

 l'art un et élevé, empreint de la vraie beauté, et pour
 l'habituer à appliquer son inspiration propre à l'œuvre
 qu'il entreprend. Nous ne sommes pas sans inquiétude
 à cet égard. C'est beaucoup sans doute d'avoir con-
 servé l'habileté technique, d'avoir réalisé la puissance
 manufacturière. Ce n'est pas assez. Nous trouvons
 l'une et l'autre chez nos rivaux; ceux-ci ont réformé
 comme nous les procédés d'ornementation et peuvent
produire à plus bas prix. Il faut s'attacher de plus en
plus au groupement de nos moyens d'action, au
rapprochement de tant de métiers accessoires de l'in-
dustrie principale. Nous devons nous tenir aussi plus
haut que ces rivaux si attentifs à ce que nous faisons,
ne pas oublier que nous avons dû à l'art le meilleur
de notre intelligence des choses de la manufacture,
notre excellence dans le travail la plus certaine, que
l'art, comme l'écrivait il y a quarante ans, le savant
illustre dont nous avons été l'ami et le collègue pendant
vingt ans, le marquis Léon de Laborde, « est la plus
puissante machine de l'industrie. »
   Notre fabrique n'a pas de grandes et solennelles
écoles, ouvertes à tous, où l'enseignement est donné
sous des formes diverses et dont la nation fait les
frais; elle a son propre enseignement divisé, œuvre
d'initiatives ou d'industries individuelles. N'ayant à
compter que sur elle-même, elle doit faire un plus
grand effort, et, dans une ville qui a éprouvé plus tôt
et plus vivement qu'aucune autre la nécessité d'un
enseignement qui fût à la fois le plus élevé et le plus
technique, les énergies locales (6), quelquefois person-


 (6) Le Conseil municipal et la Chambre de commerce de