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                          EN FRANCE                      6$

éclairés. Au surplus, il ne faut attacher aux résultats
qu'on met en lumière qu'une importance relative. Ces
résultats ne valent que par les idées générales qui en
découlent et que par les conséquences auxquelles ces
idées conduisent.
   On a vu que, dans les différents pays du globe, la
France exceptée, on produit pour plus de 1,200 millions
de francs de tissus de soie. Dans cette estimation force
a été de négliger, faute d'informations suffisantes, des
fabrications de tissus accessoires dont chacune avait
cependant son importance, et d'écarter les produits des
ateliers asiatiques à raison de leur caractère trop spécial.
Il est indifférent, suivant nous, que cette production
soit d'un milliard, de onze cent millions ou de douze
cents millions de francs. Elle est énorme, à quelque
chiffre qu'on s'arrête; elle représente une puissance in-
dustrielle actuelle dont il n'est pas aisé de mesurer reten-
due, et de plus une somme de concurrences faite pour
inquiéter des hommes qui auraient l'esprit moins forte-
ment trempé que nos fabricants.
   La France produit, à elle seule, plus du tiers de la
masse totale des tissus de soie fabriqués dans les deux
mondes, à l'exclusion de ceux réservés pour les besoins
intérieurs des pays de l'Orient, soit pour 600 à 620
millions environ. Elle en produit la plus grande partie,
qui est d'un peu plus des trois cinquièmes, probable-
ment des deux tiers, afin de pourvoir à la demande de
peuples étrangers. Ces quantités de tissus présentés sur
les marchés étrangers y trouvent la libre concurrence
des tissus de pays rivaux. Ceux-ci sont placés, au point
de vue politique, le plus souvent dans des conditions
d'admission égales, quelquefois (rarement il est vrai)
   N» 1. — Juillet 1894                             5