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24                   LA VILLE DE LYON

pas de vous en écrire ; ils m'ont aussi, Monseigneur, parlé
plusieurs fois de vous comme d'un ministre qui jouissoit
du respect de toute l'Europe, et j'ose dire qu'il y avoit
autant de franchise que de vérité dans leur éloge. J'espère,
Monseigneur, que vous me pardonnerés de ne pas oublier
cette circonstance, dont l'omission seroit une infidélité
dans le compte que je dois avoir l'honneur de vous rendre.
   « Ces illustres voyageurs n'arriveront que le 18 ou le 19
de ce mois. S'ils font d'assés grandes journées pour arriver
plutôt, leur projet est de s'arrêter à Fontainebleau; leur
inquiétude est de ne pas trouver la Reine parfaitement
rétablie, ils ont marqué le plus grand intérêt pour sa santé.
   « Je ne veux pas oublier, Monseigneur, de vous dire un
trait qui pourra vous peindre le caractère de M. le comte
du Nord. Lorsque j'avois l'honneur de l'accompagner aux
hôpitaux il me prit sous le bras et me dit : il est bon de
montrer de près aux personnes de notre rang les misères attachées
à l'humanité, cela les rappelle à leurs devoirs. J'aurai pu,
Monseigneur, recueillir plusieurs de ses propos, mais j'ai
cru qu'il suffisoit de vous citer celui qui m'a le plus frappé.
   « Permettes que j'aye l'honneur de vous prévenir,
monseigneur, que j'ai instruit M. le duc de Villeroy
de l'arrivée de M. le comte et de Mme la comtesse du
Nord dans cette ville, de leur départ, et à peu près de
tout ce dont j'ai eu l'honneur de vous rendre compte, à
l'exception de quelques détails et de ceux que j'ai l'hon-
neur de faire aujourd'hui.
   « Je désire fort que ma conduite dans ^cette occasion
mérite votre approbation, je n'ai rien de plus à cœur que
de la mériter... »