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456                 JEAN BONNASSIEUX

destie a même été excessive, et il s'est effacé dans bien des
occasions où il eût été permis et honorable de prendre son
rang. L'air réservé, timide, d'un air un peu maladif, d'une
conversation simple, franche et sans ombre d'apprêt, éclairée
quelquefois seulement d'un mot qui trahissait la flamme
secrète de J'âme et l'enthousiasme de l'artiste, incapable
d'un mot désobligeant, ftoute sa personne respirait une
candeur'et une bonté qui tout de suite vous gagnaient à         •
lui. Nous avons eu entre les mains quelques-unes de
ses lettres; on ne peut en trouver de plus simple, de
plus honnête et de plus [cordialement affectueuse; il y
parle de lui et de ses œuvres avec défiance et modestie,
des autres, surtout de ses enfants et petits-enfants, avec
une bonté souriante.
    Nous regrettons qu'une discrétion, dont on nous fait un
devoir, nous empêche de parler comme il le faudrait de
cette admirable famille qu'il avait faite à l'image de ses
vertus. Bonnassieux avait épousé M1Ie Madinier, de Tarare.
De cette union sont nés une fille et un fils. M. Pierre
Bonnassieux, qui a joué dans son enfance avec le marbre
et le bronze, a suivi cependant une voie bien différente de
celle où l'exemple de son père semblait naturellement
 l'appeler. Il s'est fait connaître par de belles études histo-
 riques et en particulier par un beau travail sur l'Histoire
 des Grandes Compagnies de Commerce, qui a paru tout récem-
 ment, et qui est le développement d'un mémoire couronné
 par l'Académie des Sciences morales et politiques. On sait
 qu'un de ses livres, Y Histoire de la réunion de Lyon à la
 France, est pour nous d'une extrême intérêt; M. Pierre
 Bonnassieux est donc un peu un^de nos compatriotes. Il a
 d'ailleurs écrit des articles, dans la Revue lyonnaise et dans
la Revue du Lyonnais.