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454                  JEAN   BONNASSIEUX

   A partir de ce moment, le succès s'attacha à ses œuvres
et ne les quitta plus. Non pas cependant le succès bruyant
et populaire : Bonnassieux était trop modeste, trop défiant
de lui-même pour courir après le bruit, et d'ailleurs le
caractère discret et distingué de son ciseau n'était pas pour
séduire les foules. Aux Salons de 1846 et de 1847, Bonnas-
sieux se révéla comme un portraitiste de premier ordre par
son buste de M. Terme, maire de Lyon, et surtout par cet
admirable Lacordaire, que G. Planche trouva cependant,
je ne sais pourquoi, médiocre et d'une exécution sèche.
Le grand orateur aimait, dit-on, à poser dans cet atelier
si honnête et si chrétien, et ne marchandait pas sur la lon-
gueur des séances. Au Salon de 1848, Bonnassieux exposa
la Vierge-Mère de Feurs, figure exquise, sobre de lignes et
très simple de composition. C'était encore une veine nou-
velle de son talent si souple.
     Il prit part encore à quelques expositions. En 1855, sa
Méditation fût très goûtée des juges éclairés; il obtint une
i r e médaille et la croix d'honneur. Cette statue fut brûlée
en 1871 dans l'incendie du Palais-Royal; mais il en existe
une répétition agrandie au Musée du Luxembourg. L'em-
pereur, ce bon et pauvre' méditatif, voulut avoir une
copie de cette Å“uvre. Bonnassieux exposa en 1864 u n e
statue en bronze de Las Cases, exécutée pour la ville de
Lavaur; c'est, croyons-nous, le dernier Salon auquel il ait
voulu prendre part. Connu désormais, il ne disputa plus de
médailles à personne; les jeunes lui surent gré de cette
réserve et de ce désintéressement, car il entre souvent un
peu d'égoïsme dans l'estime que nous avons pour les
autres. Bonnassieux fut élu à l'Académie des Beaux-Arts, le
28 juillet 1866, en remplacement de Jaley; la même année,
on le nomma membre du conseil supérieur de l'École des