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     PAYSAGE. ET PENSÉES D AUTOMNE

Un assoupissement immense
S'empare des choses du sol;
Il semble que le Temps commence
A suspendre son cours et son vol.

Et dans les clairières lointaines
Les cerfs ne viennent plus brouter
Le cresson touffu des fontaines,
Ou de la chaleur s'abriter.

Le calme est si profond que l'âme
Du promeneur silencieux,
Sent tomber en elle la flamme
De vains désirs ambitieux.

L'époque où s'endort la Nature
Dépouillant les dons du Printemps,
Montre qu'ici-bas, rien ne dure ;
Joie et soleil sont inconstants.

Car l'homme fonde sur le sable
Qui, sur terre, cherche toujours,
La fixité d'un bonheur stable,
La pérennité des beaux jours.

Ah ! comme toi, Nature Mère,
Qui portes sans f'anéantir,
Le poids de la saison amèrt,
Le sage doit savoir pâtir.

Restant au courage fidèle
Il doit, quand faiblissent ses pas,
Prendre sur les arbres modèle :
Ils sont debout dans les frimas,




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