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432             D'UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON

   Au commencement de cette année, le même Conseil
municipal, « qui a la dévotion de sa ville », pour employer
l'heureuse expression d'un critique, s'est rendu acquéreur,
au prix d'un million, de l'ancien hôtel de Sens, édifice
privé du xve siècle. Après l'avoir fait réparer, il se propose
d'y installer le trop plein des collections des temps méro-
vingiens et du moyen Age qui encombrent l'hôtel Carna-
valet, ses pierres tombales, ses statues, ses armures et ses
meubles anciens. Ce sera donc un second musée historique
archéologique, tel que nous le réclamons ici, pour l'établis-
sement duquel Paris ne craint pas de dépenser des sommes
considérables; car il se rend compte qu'un tel musée est
un ornement pour une ville, une source d'études pour les
savants et les artistes, et un attrait pour les étrangers. Tout
le monde artistique et antiquaire s'est réjoui de cette acqui-
sition, et toute la Presse l'a approuvée, parce que, ainsi que


des économies indignes d'une grande ville et d'un département qui se
font gloire de leur haut degré de civilisation. Ce devrait être l'honneur
d'une assemblée de savoir encourager et soutenir les Sociétés qui se
consacrent à l'étude des sciences et des arts dans un but absolument
désintéressé, et qui par leurs travaux contribuent à l'ornement et à la
renommée de leur pays. Chose étrange ! pendant que l'État organise à
grands frais l'enseignement supérieur des lettres et des sciences, on voit
la seconde ville de France refuser quelques faibles secours, une vraie
goutte d'eau dans l'océan de son budget, à des Sociétés d'amateurs,
d*ont l'unique souci est d'augmenter la somme des connaissances
humaines, et d'en répandre le goût et les bienfaits dans toutes les
classes de la société. Espérons qu'il se trouvera tôt ou tard quelqu'un
assez éclairé et désintéressé pour suppléer à cette abstention fâcheuse
des corps élus, en fournissant, à des Sociétés si dignes d'encouragement,
le local et les ressources dont elles ont besoin pour continuer leurs
utiles travaux. En retour, celles-ci conserveraient avec reconnais-
sance le nom et le souvenir de celui qui les aurait libéralement aidées.