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424 D*UN MUSÉE HISTORIQUE A LYON amateurs du Beau. Au musée historique ou archéologique lyonnais on réserverait tous les objets trouvés dans le pays ou se rapportant à l'histoire locale, que l'on néglige trop souvent, parce qu'ils laissent à désirer au point de vue de la forme. Le premier, représentant toutes les manifestations artistiques, offrirait par là même une histoire complète de tous les arts ; le second, se bornant aux choses d'art ou de curiosité de Lyon, servirait puissamment à l'histoire de notre villeJ Quels services une pareille collection, qui serait aujour- d'hui considérable si on l'avait commencée il y a 40 ans, ne rendrait-elle pas à tous ceux qui s'occupent de l'histoire de Lyon ? Car, outre le ptaisir de se rendre compte de visu de l'habileté professionnelle de ceux qui nous ont précédés dans toutes les branches d'industrie, et l'avantage d'étudier leurs procédés sur leurs œuvres mêmes, de l'ensemble de ces œuvres se dégagerait une vive lumière sur les annales parfois obscures de notre vieille cité. C'est qu'en effet rien n'aide tant à l'histoire, qui est la résurrection du passé, que le rapprochement des choses et des textes. Tel document serait resté inexplicable sans une médaille, un tableau, une simple pierre grossièrement sculptée, en présence desquels il devient immédiatement intelligible. Voyez la clarté que jettent dans l'histoire les illustrations que nombre d'auteurs modernes ajoutent à leurs ouvrages. Prenez, par exemple, l'Histoire des Romains, de V. Duruy, ou les différents ouvrages du bibliophile Jacob, pour les temps plus voisins du nôtre. Grâce à leurs reproductions de médailles, de poteries, de meubles, etc., il semble qu'une révélation se fait à nos yeux, nous sommes transportés en plein dans ces époques passées, et nous pénétrons plus intimement dans la connaissance de la vie et des mœurs des peuples disparus.